Races

Ile de France


Origine
Cette race fut sélectionnée à partir de 1840 à l'École nationale vétérinaire d'Alfort, près de Paris, par différents éleveurs, guidés par les recherches de Charles-Auguste Yvart, inspecteur général des écoles vétérinaires et des bergeries de l'État, introducteur de bovins anglais de race Durham et de moutons Dishley en France. Appelée d'abord race d'Alfort puis race de Grignon après le transfert du troupeau souche dans l'école d'agronomie de même nom, ou race Dishley-Mérinos, elle prit son nom définitif de race d'Île-de-France en 1922 à la suite de sa diffusion dans les fermes du bassin parisien.

Description

Tête : longueur moyenne, orbites en saillies, lèvres épaisses et nez large, profil droit ou très légèrement busqué chez le bélier, chanfrein arrondi transversalement, oreilles moyennes ou grandes, horizontales ou légèrement dressées, couvertes de poils fins et courte nuque large
Corps : ample et long, poitrine ouverte et descendue, sternum proéminent et épais, côtes rondes formant un plein cintre, dos et reins droits et larges, croupe horizontale et longue, queue attachée haut, cuisse musclée.
Gigot : descendu et bien développé tant dans sa partie interne que dans la région de la fesse.
Membres : aplombs réguliers, solides, canon bien vertical et jarret fort, jamais fermé ni pointe renvoyée en haut.
Toison : étendue, couvrant la tête jusqu'à la ligne passant par les orbites, légèrement au-dessus, garnissant les ganaches et s'arrêtant à quelques centimètres au-dessus du genou, revêtant la poitrine et le ventre, descendant aux membres postérieurs jusqu'au jarret, en recouvrant les parties supérieures et latérales de celui-ci et le haut du tendon arrière.
Laine : fine, souple, onctueuse, pourvue d'un suint de couleur beurrée (le suint blanc est recherché).
Poids : Bélier, 110 à 150 kg ; brebis, 70 à 90 kg
À noter les détails de diagnose : la conformation parallèlèpipédique, l'encolure courte, la face blanche dépourvue de laine, le nez dépigmenté, le toupet blanc sur le front, les oreilles portées horizontales à semi dressées, la toison fermée (mèches carrées d'égale longueur)  

Aptitudes
La race Île-de-France est classée parmi les races ovines à viande améliorées (par opposition aux races ovines rustiques).
En tant que telle, l'Île-de-France associe une très bonne conformation bouchère, une bonne prolificité, et une bonne valeur laitière pour l'allaitement des agneaux. Elle possède de surcroît une excellente qualité lainière et une aptitude au désaisonnement héritées du Mérinos.
En outre elle est très adaptable à des conditions d'élevage diversifiées : bergerie, semi-plein air ou plein air.




Charollais


Le mouton charollais est une race ovine française originaire de la région du Charolais. Elle est issue du croisement de moutons locaux avec des béliers Leicester originaires du Royaume-Uni, et fait l'objet depuis lors d'une sélection sur les aptitudes bouchères.
C'est un mouton blanc à tête parfois teintée de rouge ou de gris. Il a de très bonnes aptitudes à la reproduction et est très prolifique.
Par ailleurs, la bonne production laitière des mères permet une croissance rapide des agneaux. Ceux-ci présentent à l'abattage une carcasse avec un bon rendement et peu de graisse. C'est également une race rustique, capable de s'adapter à des climats différents.
On l'élève souvent en plein air avec un agnelage en fin d'hiver et des agneaux engraissés au pâturage.
Toutes ces qualités font du mouton charollais une race populaire en France, mais également à l'étranger où elle se développe rapidement.

Origine
Le mouton charollais est issu de la région du Charolais, en Bourgogne. Dans cette région, et dans le massif du Morvan tout proche est élevé à la fin du XVIIIe siècle la morvandelle, une brebis locale qui approvisionne en viande le marché parisien. Un temps mise de côté au profit de moutons mérinos implantés dans la région pour produire de la laine, les brebis morvandelles redeviennent communes dans les élevages quand l'industrie lainière connaît sa première crise dans les années 1820.
Au cours du XIXe siècle, on cherche à améliorer cette race en croisant les brebis locales à des béliers de race leicester, d'origine anglaise.
C'est ainsi que naît le mouton charollais, appelé ainsi pour la première fois à cette époque. Au début du XXe siècle ce mouton, que l'on connaît également sous l'appellation «mouton de pays», est très répandu dans la région. Les effectifs sont toutefois mis à mal après la Première Guerre mondiale par l'importation d'animaux de race southdown. La sélection draconienne des animaux charollais sur la conformation et la faible teneur en gras permettent le retour progressif de la race sur le devant de la scène à partir des années 1950.
Le nom de mouton charollais est définitivement adopté en 1963 pour désigner la race, lors de la création du livre généalogique.
La race est finalement reconnue en 1974. Le mouton charollais connaît un développement important dans la seconde moitié du XXe siècle, et devient une des races ovines majeures avec environ 380 000 brebis de race pure.

Description
Le mouton charollais est un mouton à laine blanche courte et fine, qui ne couvre ni les pattes ni la tête. Celle-ci est de couleur plus ou moins rosée, avec parfois de petits points gris. Elle porte des oreilles fines assez longues, de couleur similaire. Le front est large et les orbites sont assez écartés. Le charollais a un tronc assez long, avec un dessus musclé, une poitrine large et descendante et des épaules soudées.
Il a des gigots épais, et de bons aplombs. Les béliers pèsent en moyenne 135 kg et les brebis 90 kg.

Aptitudes
Le mouton charollais est une race rustique, bien adaptée à l'élevage en plein air. C'est un de moutons de viande les plus prolifiques avec en moyenne 1,9 agneau par portée. La très bonne valeur laitière des mères permet en outre d'élever facilement ces agneaux et de leur assurer une bonne croissance (250 g par jour pour les doubles et 300 g pour les simples). Les agnelages se déroulent facilement. Les brebis sont précoces, pouvant être mises à la reproduction dès l'âge de 7 mois, et très fertiles. Par ailleurs, le mouton charollais est un mouton avec une bonne conformation qui fournit des carcasses d'excellente qualité, avec un rendement atteignant 55 %, et cela sans excès de gras pouvant rebuter les consommateurs. Cela en fait une race prisée en croisements, pour améliorer la croissance et la conformation d'autres races.

Élevage
Le mouton charollais est typiquement une race d'herbage, qui est souvent élevé en plein air ou en semi-plein air, avec un agnelage de fin d'hiver et des agneaux engraissés avec leurs mères au pâturage. Les agneaux sont abattus entre 110 et 120 jours, et pèsent entre 36 et 40 kilos.




Vendéen


Le mouton vendéen est une très ancienne race de moutons. La population d'origine a été croisée à plusieurs reprises, au cours de son histoire, une première fois au XVIIe siècle lorsque les Hollandais venus assécher les marais vendéens importèrent leurs moutons, et une seconde à la fin du XIXe siècle avec des races bouchères anglaises. Ce mouton à la toison blanche et la peau grise est assez rustique et s'adapte à différents types d'élevage. Il est prolifique, et a surtout de très bonnes aptitudes bouchères, étant bien conformé et présentant une très bonne croissance. Les béliers vendéens sont d'ailleurs régulièrement utilisés en croisement terminal pour améliorer la conformation des agneaux de brebis rustiques. On compte aujourd'hui environ 250 000 brebis, principalement en Nouvelle-Aquitaine et dans les Pays de la Loire, mais aussi en Centre-Val de Loire.

Histoire
Les origines du mouton vendéen sont anciennes, et pourraient dater du Moyen Âge.
Ainsi, la première mention connue à la race date du Xe siècle, dans le Bas-Poitou. Les moutons locaux ont ensuite été croisés avec des animaux venus dans un premier temps des Flandres au XVIIe siècle. Ces importations ont été réalisées lors du drainage et de l'assèchement des marais vendéens par les Hollandais qui ont amené avec eux leurs moutons. Le mouton flamand (notion qui regroupe en fait plusieurs races ou variétés) était à l'époque réputé pour son aptitude à l'engraissement. À la suite de l'exposition universelle de 1855 (à Paris), certaines races anglaises ont été introduites en France comme le southdown. Cette deuxième vague d'importation d'animaux étrangers a beaucoup marquée le mouton vendéen, qui a abondamment été croisé avec le southdown. Ainsi, les moutons locaux voient leur croissance et leur conformation s'améliorer, mais en conservant le «grand format» de la population d'origine, ainsi que leur bonne prolificité. Le phénotype de la race a été fixé au cours du XXe siècle, et l'UPRA de la race a été sélectionnée en 1974, avec rapidement en place une station d'élevage pour les mâles reproducteurs.
Ses effectifs seraient d'environ 250 000 femelles mais en diminution.

Description
Tête : front assez large, plat, bord du nez large, couleur grise souris sans taches. Yeux : gros, noirs. Oreilles demi-longues, obliques.
Corps : poitrine ample et profonde, dos bien allongé, large et uni jusqu'à la croupe.
Gigot : épais et descendu.
Membres : pattes fortes, droites, couleur grise comme la tête.
Laine : couleur blanche, toison étendue garnissant le front et l'arrière des joues, revêtant tout le corps et descendant sur les membres jusqu'aux genoux.
Poids : bélier de 85 à 110 kg, brebis de 60 à 70 kg.
Taille : moyenne

Aptitudes
Les brebis vendéennes sont prolifiques, avec en moyenne 1,75 agneau par brebis et par an. Elle a ensuite une production laitière correcte, permettant d'assurer à ces agneaux une croissance de 220 à 230 g/j. Les agnelles vendéennes se caractérisent par leur précocité.
La période de reproduction des brebis est assez longue, et permet une période de mise bas s'étalant d'octobre à juin.
Mais le mouton vendéen est avant tout une race réputée pour ses aptitudes bouchères.
Les agneaux ont une bonne croissance entre 30 et 70 jours, d'environ 300 g/j. Ils sont bien conformés et donc bien valorisés.
Les béliers sont régulièrement utilisés en croisement terminal sur des brebis rustiques pour améliorer la conformation de leurs agneaux.

Élevage
Le mouton vendéen est un animal rustique qui peut s'adapter à différents types d'élevage, dans des systèmes extensifs basés sur la valorisation de terrains pauvres comme en systèmes intensifs avec valorisation de prairies riches de d'aliments concentrés en bâtiments.
En Vendée, elle est traditionnellement élevée en plein air la majeure partie de l'année, étant rentrée en bergerie entre décembre et février pour agneler, les agneaux étant engraissés en bergerie, ou en semi plein air, laissée au pâturage de mai à septembre. Les agneaux sont vendus à environ 38 à 40 kg vifs.




Suffolk


Le suffolk est une race ovine originaire d'Angleterre. Cette race a été introduite en France à la fin du XIXe siècle et y a pris son essor à partir des années 1960, quand les éleveurs ont cherché à sélectionner des animaux mieux adaptés au climat français. Le suffolk a la laine blanche et la peau noire. C'est une race assez prolifique, surtout réputée pour la formidable précocité de ses agneaux, qui ont une très bonne croissance ainsi qu'une bonne conformation, et cela sans excès de gras. Ce sont ces qualités qui ont conduit la race à se développer dans le monde entier, notamment pour améliorer les aptitudes bouchères des agneaux de races locales peu productives.

Origine
La race suffolk a été sélectionnée dans le comté de Suffolk en Angleterre dans le courant du XVIIIe siècle. Elle est issue de croisements entre des brebis Norfolk et des béliers Southdown. La race est reconnue comme pure dès 1810, mais son livre généalogique n'est créé que bien plus tard. Les suffolks furent dès lors utilisés en croisement dans le monde entier et leur introduction en France date de la fin du XIXe siècle.
Au départ, seuls quelques béliers sont importés, puis un troupeau entier est acquis par un éleveur d'Île-de-France en 1925. Le livre généalogique est finalement créé en 1957, et à compter des années 1960 de gros efforts de sélection sont réalisés par les éleveurs français pour obtenir des animaux mieux adaptés aux climats continental et méditerranéens. Ils se sont progressivement développés dans le pays pour atteindre un effectif de 40 000 brebis en 2007.  

Description
Le suffolk a un cou moyen, des épaules larges et compactes et un dos plat et long. Ses côtes sont arrondies, sa poitrine profonde et sa queue implantée assez haute. Il a des aplombs corrects, et des membres écartés dont l'extrémité est couverte de poils noirs.
Sa tête est dépourvue de cornes et de laine, et est couverte de poils noirs fins et brillants. Elle présente un chanfrein droit ou légèrement busqué, et porte de longues oreilles noires, tombantes chez le mâle. Le reste du corps est recouvert d'une toison uniformément blanche, de longueur moyenne et assez serrée. C'est une race lourde, les béliers pesant entre 80 à 150 kg et les brebis entre 65 à 90 kg.

Aptitudes
Les brebis suffolk ont une saison sexuelle bien marquée, et peuvent être mise naturellement à la reproduction à partir de la fin du mois de juin. Cela permet des agnelages assez précoces entre décembre et février. Race très prolifique avec une forte production laitière, permettant l'élevage de plusieurs petits. Elle a également une bonne longévité. La qualité principale de la brebis suffolk est sa rapidité de croissance, avec une viande très pure (sans excès de gras). Les agneaux peuvent facilement atteindre 30 kg à l'âge de 70 jours.
De même sa robustesse en fait un animal qui s'adapte à un grand nombre de climats différents. Il valorise assez bien les fourrages grossiers. Il s'agit avant tout d'une race d'herbage, avec un agnelage annuel et un agneau engraissé à l'herbe avec sa mère. Toutefois, la race s'adapte bien à un élevage en bergerie, où la vitesse de croissance des agneaux peut être encore mieux exploitée. La bonne conformation de ce mouton est à l'origine de la popularité de ses béliers à l'export afin d'être croisés avec des brebis rustiques ou laitières mal conformées et améliorer la qualité des agneaux.




Texel


Le texel est une race ovine originaire de l'île du même nom aux Pays-Bas. C'est une race très ancienne améliorée au fil du temps du point de vue des aptitudes bouchères, par apport de sang de moutons britanniques et par sélection. Elle appartient au groupe flamand de la classification des races ovines de France. Le texel est un mouton à la laine blanche, dense et assez longue, de laquelle s'extrait une tête nue au nez marqué de noir. C'est un mouton très rustique, traditionnellement élevé en plein air intégral avec un agnelage de printemps et des agneaux engraissés au champ avec leurs mères. Aujourd'hui, sa bonne prolificité et sa production laitière combinées avec sa conformation et le peu de gras que déposent les agneaux en font une race prisée dans le monde entier, en race pure comme en croisements.
La race Texel comprend aujourd'hui quatre variétés, liées à quatre pays : le Texel anglais (ou British Texel), le Texel français, le Texel belge (ou Beltex) et le Texel hollandais.

Origine
Le texel est originaire de l'île éponyme, située au large des Pays-Bas. C'est une race très ancienne, dont l'origine pourrait remonter à l'époque romaine. Au cours du XVIIIe siècle, on cherche à améliorer les moutons de l'île en apportant du sang de moutons anglais de race leicester, lincoln et kent. Les standards de la race sont très rapidement fixés sur son île d'origine lors de concours et d'exhibitions.
La race devient vite populaire pour la qualité de sa viande et surtout sa très faible teneur en gras. Cette caractéristique en fait une race très intéressante pour le reste de l'Europe continentale, où l'on recherche des agneaux peu gras. Le texel est ainsi introduit en France à partir de 1933, et son livre généalogique est créé dès 1935. Les éleveurs français ont depuis lors beaucoup travaillé sur la conformation de cette brebis. Les effectifs actuels, en augmentation, sont de 75 000 brebis de race pure et près de 300 000. Ils laissent présager d'un bon avenir pour la race.

Description
Le texel est un mouton à peau et à laine blanche, dense et bien frisée. Cette dernière forme une toison particulièrement épaisse, pesant en moyenne 5 kg pour les femelles et 7 kg pour les mâles, qui ne permet pas de distinguer les formes du corps. Elle ne recouvre ni les jambes, ni la tête. Celle-ci se caractérise par son chanfrein plutôt large plat, le sommet du crâne plat et le nez de couleur noir.
Elle porte des oreilles de petite taille légèrement dressées. Le tronc est de forme cylindrique et la croupe horizontale. Le bassin est large et légèrement incliné. Le corps se termine par une queue assez courte implantée haut, et est portée par des membres forts se terminant par des onglons noirs. La mamelle porte des poils blancs soyeux caractéristiques. Il s'agit d'une race de bonne taille, relativement lourde.
Ainsi, le bélier mesure environ 80 cm au garrot pour 130 kg tandis que la brebis mesure environ 70 cm pour 80 kg.

Comportement
Contrairement à la plupart des moutons, le texel est peu grégaire. Il aime bien pâturer seul, et est souvent élevé au pâturage avec d'autres animaux, notamment des bovins, de façon à utiliser au mieux la ressource fourragère.

Aptitudes
Les brebis texels sont réputées pour leurs qualités maternelles.
Le texel est un excellent producteur de viande et de laine. C'est une race bien conformée et qui comporte peu de gras et a un excellent rendement de carcasse. C'est pourquoi elle est appréciée en croisements pour améliorer les aptitudes bouchères de brebis à la conformation moindre. Les femelles sont prolifiques (en moyenne 1,73 agneaux par portée) et bonnes laitières. Elles permettent d'assurer aux agneaux une bonne croissance, de l'ordre de 300 g par jour entre 10 et 30 jours. Les brebis sont précoces, et agnellent parfois avant 12 mois.
Par contre elles ont une saison de reproduction bien délimitée, de mi-septembre à mi-janvier, et sont difficilement désaisonnables, même avec des traitements hormonaux. Le texel est en outre une race très rustique, bien adaptée à l'élevage en plein air, qui résiste bien aux intempéries et aux maladies liées aux terrains humides.

Élevage
Le texel est typiquement une race d'herbage, que l'on utilise souvent en plein air intégral du fait de sa bonne rusticité, parfois en association avec des bovins laitiers ou à viande pour valoriser au mieux l'herbe (le mouton pâture plus ras que les bovins).
Les troupeaux sont souvent de bonne taille : 50 % comptent entre 20 et 200 brebis et 18 % entre 100 et 200 brebis. Classiquement les brebis agnellent en mars, et les agneaux sont engraissés à l'herbe au printemps et en été. Ils sont abattus entre 40 et 50 kg à l'âge de 6 mois.
Classiquement, les éleveurs ne font faire qu'un agnelage par an.